La « palme des controverses » - Le CLUB des Bioéconomistes
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La « palme des controverses »

L’huile de palme vaut mieux que ce qu’on croit

Sylvie Alexandre /CIRAD / IRD /Le CLUB / 2014

  • Depuis une décennie, il ne se passe pas un mois sans que la grande presse ne relaie les fulminations de tel ou tel « expert » international au sujet des ravages des bio-carburants, accusés «  sans preuves » d’affamer les pays en développement, de provoquer la déforestation tropicale, de ruiner la biodiversité et d’aggraver les émissions de CO2.
  • Et le palmier à huile est souvent la première cible de ces attaques répétées. Sa production, en croissance rapide ces dernières décennies, (et ceci exclusivement dans les zones tropicales humides), est concentrée à 87 % en Malaisie et en Indonésie. Et sa consommation est tirée par les pays du sud: Inde, Indonésie, et Chine en représentent près de 50 %, là où l’Union européenne ne pèse que 12 % et les États-Unis 3 %.
  • « La palme des controverses », petit livre paru aux éditions QUAE, sous la plume d’Alain RIVAL (CIRAD) et de Patrice LEVANG (IRD) vient opportunément rétablir quelques vérités objectives, et donc qui dérangent bien sur les « polémistes » acharnés sur l’huile de palme et son palmier. Sylvie Alexandre nous en résume ici quelques points essentiels… à partir des atouts maîtres du palmier à huile !
  •  Le premier atout du palmier à huile est son rendement de production exceptionnel. En occupant seulement 7 % des surfaces agricoles mondiales en oléagineux (61 % vont au soja, 18 % au colza, 14 % au tournesol), il assure 39 % de la production d’huile mondiale en 2011. Il présente aussi les coûts de production les moins élevés au plan mondial. Un atout de taille, donc, alors que les prévisions de demande sont au doublement des besoins mondiaux en huiles végétales alimentaires à l’horizon 2050…
  • Le deuxième atout est chimique : solide à température ambiante, son huile est omniprésente dans l’agro-alimentaire (pâtisseries, confiseries, plats cuisinés, surgelés). Les IAA représentent ainsi 80 % des usages de l’huile de palme, l’oléochimie 19 % et le biodiesel carburant… 1 % seulement ! Que n’a-t-on pas dit pourtant sur ce dernier point ?
  • Son troisième atout est la rusticité du palmier à huile : grâce à ses réserves, un palmier peut supporter la sécheresse et la concurrence de plantes vivrières. Aujourd’hui, plus de la moitié de l’huile de palme produite au Monde provient de petits planteurs, ce qui reste donc un atout majeur de développement pour les populations locales.
  • MAIS… Car il y a un mais, c’est à dire une contrainte : la distribution géographique strictement intertropicale du palmier à huile condamne cette production à un voisinage inévitable avec certains des fameux « points chauds » de la biodiversité climatique tropicale dans le monde. C’est cela qui fait écho…. Pourtant, la relation entre palmier à huile et déforestation tropicale est loin d’être automatique : sur 21 Mha déforestés en Indonésie entre 1990 et 2005 par exemple, seulement 3 Mha correspondent à la création de palmeraies…

 

Oui, que n’a-t-on pas dit pourtant, et que ne dit-on pas encore…?