04.10.2016
La bioéconomie dans un Monde fini
A l’horizon 2050, il faudra probablement consacrer, dans le monde entier, entre + 400 et + 600 millions d’hectares-équivalents (
hectares agricoles et/ou forestiers) à la production de « carbone vert » (
biomasse pour l’énergie, la chimie et les matériaux), ceci afin de répondre à 20 ou 25 % des besoins de « l’après pétrole », ainsi qu’à un quart environ des objectifs découlant du « Facteur 4 » (
objectif visant à diviser par 4, dans les pays développés, les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050).
Or, la surface agricole mondiale cultivée n’est que de 1 600 Mha (
même si des terres marginales, parfois cultivées autrefois, peuvent être à nouveau compatibles avec des itinéraires de production innovants…), et que l’on devra, outre les exigences bioéconomiques ci-dessus, doubler dans le même temps la production agricole alimentaire mondiale pour faire face à la démographie, au développement des peuples et aux évolutions de leurs comportements alimentaires…
Comment faire dès lors ? Beaucoup de solutions sont évoquées, mais on peut affirmer, en tout état de cause, que quatre voies stratégiques devront être obligatoirement empruntées au niveau mondial :
* mettre en valeur tout aussi efficacement les forêts que les terres agricoles (
e.g. pour la production de cellulose), et ceci avec productivité,
* maîtriser nos consommations de viande et de lait produits en « hors sol » (
qui sont très consommatrices de ressources végétales, et donc d’espaces productifs), en convertissant peut être à terme, et avec prudence, certains pâturages en cultures (
cf. scénario Agrimonde, mais avec la limite des réémissions de carbone pédologique),
* préserver les récoltes et les stocks alimentaires des risques de dégradation (
près de 30 % des récoltes sont aujourd’hui détruits dans le Monde, faute souvent de protection phytosanitaire des cultures et des récoltes), tout en luttant à l’aval contre le gaspillage alimentaire,
* développer considérablement l’aquaculture marine.
Le CLUB des Bioéconomistes