04 Oct La bioéconomie dans un Monde fini
Les bioressources mondiales suffiront-elles ?
Le CLUB / 2015
A l’horizon 2050, il faudra probablement consacrer, dans le monde entier, entre + 400 et + 600 millions d’hectares-équivalents (hectares agricoles et/ou forestiers) à la production de « carbone vert » (biomasse pour l’énergie, la chimie et les matériaux), ceci afin de répondre à 20 ou 25 % des besoins de « l’après pétrole », ainsi qu’à un quart environ des objectifs découlant du « Facteur 4 » (objectif visant à diviser par 4, dans les pays développés, les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050). Or, la surface agricole mondiale cultivée n’est que de 1 600 Mha (même si des terres marginales, cultivées autrefois, peuvent être à nouveau compatibles avec des itinéraires de production innovants en cultures cellulosiques…), et que l’on devra, outre les exigences bioéconomiques ci-dessus, doubler dans le même temps la production agricole alimentaire mondiale pour faire face à la démographie, au développement des peuples et aux évolutions de leurs comportements alimentaires…
Comment faire dès lors ?
Beaucoup de solutions sont évoquées, mais on peut affirmer, en tout état de cause, que quatre voies stratégiques devront être obligatoirement empruntées au niveau mondial :
* mettre en valeur tout aussi efficacement les forêts que les terres agricoles (e.g. pour la production de cellulose), et ceci avec productivité, tout en réexploitant d’anciennes terres pauvres pour la production de plantes cellulosiques (alpha, stipa, etc..)
* maîtriser nos consommations de viande et de lait produits en « hors sol » (qui sont très consommatrices de ressources végétales, et donc d’espaces productifs), en convertissant peut être à terme, et avec prudence, certains pâturages en cultures (cf. scénario Agrimonde, mais avec la limite des réémissions de carbone pédologique),
* préserver les récoltes et les stocks alimentaires des risques de dégradation (près de 30 % des récoltes sont aujourd’hui détruits dans le Monde, faute souvent de protection phytosanitaire des cultures et des récoltes), tout en luttant à l’aval contre le gaspillage alimentaire,
* développer considérablement l’aquaculture marine.