La Bioéconomie des champs - Le CLUB des Bioéconomistes
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La Bioéconomie des champs

La géostratégie de la terre, sa production et ses paysans !

Le CLUB / 2014

 

L’agriculture, l’aquaculture, l’agro-industrie et les bio-déchets participent tous aujourd’hui à la transformation intelligente de l’énergie du soleil en molécules hydrocarbonées, stockables et renouvelables. La plupart sont comestibles, mais toutes sont également à la base de matériaux ou de polymères qui sont en outre des réserves d’énergie et qui constituent parallèlement des « puits » de carbone. Certes, la production, la récolte et la transformation de tous ces « bio-produits » consomment elles aussi un peu d’énergie, mais avec généralement une très grande sobriété et avec des éco-bilans remarquables comparés aux filières traditionnelles et énergivores de l’ère industrielle. Et dans le même temps, ces productions « des champs », comme celles des bois, sont effectivement des « pompes à carbone atmosphérique » naturelles grâce à la photosynthèse. Ce sont les seules dans ce cas sur la planète, avec les océans et les forêts. Ce qu’elles émettent comme gaz à effet de serre d’un côté, elles le réabsorbent de l’autre, et elles stockent en plus le carbone, transitoirement.

Les bio-filières fonctionnent donc comme de véritables « amortisseurs à CO2 » et comme des remparts contre la dérive climatique de notre planète. Dès lors, les activités des champs, des bois et des bio-déchets ont des bilans globaux flatteurs en terme d’énergie comme en terme d’effet de serre, bilans désormais reconnus comme tels par les spécialistes, mais pour autant largement ignorés dans l’opinion !

Ceci explique notamment, pour 2020/2030 et au-delà, les ambitions majeures qui sont désormais celles de la France en terme de « carbone vert », face à la raréfaction des ressources fossiles et aux dangers du climat. Ces ambitions (Paquet énergie-climat, Facteur 4) sont résumées ci dessous pour la France en ce qu’elles impliquent majoritairement la bio-économie. Le recours à la biomasse et à la « bio-économie », qui avait fondé la civilisation humaine pendant 5 000 ans, jusqu’à l’avènement des énergies « fossiles » au 19éme siècle, est donc redevenu effectif pour nombre d’entreprises et de professions depuis une vingtaine d’années.

La biomasse assure en effet de l’ordre de 6 % des approvisionnements actuels des industries des matériaux, de la chimie et de l’énergie, alors que nos engagements internationaux énergie-carbone visent à porter ces contributions à 10 % de ces marchés à l’horizon 2025-2030, et à plus de 20 % vers le milieu du siècle !

Bien entendu, de tels enjeux ne sont pas sans contraintes, ni sans obligations. Ils nous imposent de rechercher partout une production soutenue et une mobilisation efficace et durable de toutes les sources de biomasse et de bio-déchets. Ils impliquent notamment une gestion productive et raisonnée des terres et des forêts. Ils exigent enfin que des règles de gouvernance soient élaborées pour qu’une allocation équilibrée de toutes les bio-ressources reste possible, par synergie entre toutes les bio-filières et les marchés utilisateurs, et particulièrement à l’égard des besoins de l’alimentation humaine.