Il sera une fois ! - Le CLUB des Bioéconomistes
1996
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Il sera une fois !

Du passé au futur, pour comprendre simplement !

Le CLUB / 2017

Il était une fois, il y a quatre milliards d’années, la Terre!

Il était une fois, plus de trois milliards d’années plus tard, des marécages végétaux engloutis, gorgés de carbone atmosphérique, comprimés sous les poids géologiques. Toute une vie fossilisée en charbon, en pétrole, en gaz !

Il était une fois, c’était il y a deux ou trois millions d’années, le premier humain, fragile, chassant debout dans les savanes!

Il était une fois, et cela dura longtemps, près de cent cinquante mille générations: Des millions d’êtres humains vivant de la terre. Des millions d’hommes qui, pour leur survie, leur labeur et leur commerce n’eurent comme source d’énergie que leurs bras, le vent, l’eau, la forêt, et des animaux friands de fourrage!

Il était une fois, et cela remonte à trois siècles à peine: Le progrès ! machines, moteurs, transports, civilisation plus facile mais aussi plus dépendante. L’homme avait pénétré la caverne d’Ali Baba, puisant sans retenue dans des trésors de combustibles fossiles plus anciens que les dinosaures. Tout, dans cette caverne, semblait inépuisable !

Il était une fois, je m’en souviens, il y a cinquante ans à peine: le village planétaire, la culture du déchet et l’énergie facile ! Toujours plus de cette énergie pour manger, pour produire, pour concevoir le moindre de nos objets, pour se déplacer, pour communiquer. Mais un tiers encore de l’humanité dépend toujours de la terre, des plantes, du bois et du vent pour survivre et se développer, comme nous même il y a quelques siècles…

Voilà !

L’inépuisable a un terme et le futur s’annonce. Nous utilisons chaque jour autant d’énergie que nos lointains ancêtres en consommaient en 500 ans ! Quel sera alors le prix à payer pour l’effet de serre, cette « monnaie de la pièce » climatique que nous rend la planète pour avoir, en deux siècles à peine, brûlé et rejeté dans son atmosphère le carbone végétal fossile accumulé sous terre en 100 millions d’années ?

sera une fois… demain, en 2050, en 2080, qu’importe! Nos petits enfants liront ces lignes à leurs propres enfants. Que penseront-ils alors de nous, les cigales ?

il sera une fois, 10 milliards d’êtres humains sur notre Terre! Ce sera un maximum, nous dit-on avant la décrue démographique annoncée pour le XXIIe siècle! Mais l’humanité aura vieilli. Et il faudra la nourrir sur des terres agricoles érodées, malmenées par le changement climatique. Oui, il faudra nourrir tous ces humains que nos facilités de vie auront poussés à manger toujours plus de viande et de laitages et moins de protéines végétales, avec au bilan trois à sept fois plus d’espaces agricoles nécessaires pour produire le même apport alimentaire !

Il sera une fois, à la même époque, au milieu de ce siècle, un douloureux réveil annoncé dès aujourd’hui dans un silence assourdissant: L’épuisement fatal des ressources pétrolières, puis celui des réserves gazières avec un léger sursis, puis la fin du charbon !

Il sera une fois, notre civilisation privée du presse-bouton énergétique, étourdie d’un possible retour en arrière et tremblant devant un baril à 1000 dollars ou plus ? A qui, à quel usage seront réservées les dernières gouttes d’or noir sous les climats déréglés d’une atmosphère carbonique ?

Il sera une fois, la quête effrénée d’un sursis, ou de solutions de sauvetage, bio-énergétiques, bio-moléculaires, solaires ou éoliennes, et nucléaires bien sur. Mais d’abord, et incontournablement, ce sera la course à la sobriété, enfin ! Une sobriété subie, imposée, rationnée, intransigeante à force de sentir le danger …

Oui!…

En 2050, ou en 2080, qu’importe, 10 milliards de terriens, vieillis et majoritairement urbanisés continueront de se presser aux portes du développement. Ils se disputeront l’eau et les derniers puits d’hydrocarbures, tout en conquérant de nouveaux espaces, comme autrefois… La terre, les forêts, seront devenues rares et précieuses face à tous ces besoins primaires, ardents et concurrents des hommes. Il faudra en intensifier sobrement les usages !

Il sera une fois, ainsi, peut être, nos petits enfants, redevenus ruraux, « hommes de pays », à la nouvelle mode d’une fin de XXIe siècle annoncée ? Pourquoi pas ?Pourquoi pas, en effet, avec la bioéconomie comme étendard… ?