20 Jan Le pétrole… et après
Vers une civilisation de l’après-pétrole !
Le CLUB / 2016
Depuis 30 ans, les quantités de pétrole découvertes annuellement dans le Monde sont inférieures aux quantités consommées sur la planète. Viendra donc inéluctablement le moment où la production mondiale ne pourra que décliner (nonobstant le gaz et le pétrole de schiste, qui ne nous offriront qu’un sursis), quels que soient les investissements qui pourraient être réalisés. Ce sera le « peak oil », et la date de sa survenance fait encore débat.
Le pétrole et le gaz, qui sont substituables entre eux pour beaucoup de leurs usages, assurent jusqu’à 55 % de la fourniture mondiale d’énergie, avec le charbon (qui compte encore pour plus de 20 %) et le nucléaire (qui dépasse 5 %). Le tout se complète à hauteur de 20 % par la contribution des énergies renouvelables (voir plus loin), dont les trois quarts proviennent de la biomasse.
Le pétrole, aujourd’hui, sert de carburant pour 55 %, de combustible (fioul) pour 35 % et de base pour la pétrochimie à hauteur de 10 %.
C’est précisément cette abondance du pétrole, son coût modéré et sa flexibilité qui ont été les principaux moteurs du « progrès » économique de l’ère moderne. Mais avons nous conscience que nous sommes profondément devenus dépendants de cette perfusion pétrolière permanente et croissante ?
Que faire dès lors pour prévenir un autre « choc pétrolier », et pour s’y préparer, alors même qu’un tel choc sera probablement plus violent que les « alertes conjoncturelles » de 1973 et 1979 ?
Pourquoi n’évoquons nous donc pudiquement qu’un simple enjeu de « transition énergétique » (là où une rupture est probable un jour..), à la mode du modeste slogan bien connu « Prenez une douche plutôt qu’un bain … ».
Comment pouvons nous changer de cap dans l’addiction énergétique et dans les bilans de notre habitat, de nos transports, de nos comportements et de nos habitudes ?
-La France, qui a fait massivement le choix du nucléaire, (même si ce choix heurte certains par ignorance probablement…), n’est pas dans la situation la plus critique pour faire face au futur, d’autant que nous avons déjà amorçé une stratégie « énergie-climat » vertueuse.
-La sobriété, l’efficacité énergétique, sont et resteront le préalable à toute stratégie de succès. A défaut, toute autre solution énergétique alternative, renouvelable ou purement technologique, ne ferait que remplir un puits sans fond.
Alors, en appui aux solutions et aux comportements économes, la recherche de voies énergétiques nouvelles s’impose, notamment renouvelables et « sans carbone ». Il en va simultanément de la maitrise du changement climatique…
– Les solutions ne manquent pas, certes, mais peu d’entre elles peuvent se substituer aux hydrocarbures. Les énergies renouvelables « électriques » sont toujours mises en avant, car beaucoup plus faciles à substituer que le pétrole :
*La force hydraulique des barrages produit de l’électricité, tout comme l’énergie marémotrice ou comme celle des mers.
*L’énergie éolienne est à la source d’électricité intermittente, au gré des vents.
*L’énergie solaire directe (dont le rayonnement, sur l’ensemble de la planète, équivaut à 10 000 fois notre consommation énergétique totale) permet la production de chaleur, mais aussi d’électricité grâce aux technologies photovoltaïques ou à miroirs.
*La géothermie, de surface avec les pompes à chaleur, ou profonde grâce à des forages, permet de produire majoritairement de la chaleur.
*La biomasse agricole et forestière enfin, comme les bio-déchets, fournit à la base des molécules hydrocarbonées issues de la photosynthèse. Ce sont les seules sources d’énergies renouvelables qui soient capables de remplacer directement des hydrocarbures (carburants, gaz, chaleur…), y compris pour la chimie. Et ces molécules hydrocarbonées peuvent aussi générer des matériaux et des bases chimiques.
Mais il est certain que, toutes économies confondues et toutes énergies alternatives rassemblées, il serait impossible de faire face à une pénurie pétrolière majeure et brutale, et ceci, même avec l’appui de la bioéconomie, laquelle a aussi ses limites.
Rien ne sert de courir…