La bioéconomie,
une économie pas comme les autres !
La bioéconomie se définit comme la production, la mobilisation et la transformation des productions naturelles issues de la photosynthèse. Ses filières permettent de substituer sobrement l’utilisation de ressources et d’énergies épuisables d’origine fossile par des ressources renouvelables issues de l’agriculture, de la sylviculture et des sous-produits organiques grâce à de multiples applications innovantes.
En France, outre le secteur agro-alimentaire (chiffre d’affaires de 170 mds €/an et 520 000 emplois directs), et parallèlement à la filière forêt-bois traditionnelle (chiffre d’affaires de 40 mds €/an et 250 000 emplois directs), de nouvelles filières de la bioéconomie se sont développées depuis 20 à 30 ans : néo-matériaux, chimie du végétal, biocarburants, biocombustibles, biofertilisants…
Toutes ces « filières du carbone vert », renouvelables, sobres, innovantes et créatrices d’emplois répondent durablement à nos besoins et contribuent aussi, dans le même temps, à amortir la dérive climatique. Car la bioéconomie est d’abord une source sans égal d’absorption et de stockage du CO2 atmosphérique via la photosynthèse (on parle de « pompe à carbone »).
Les bio-filières représentent aujourd’hui 6 % des approvisionnements de l’économie française pour l’énergie, les matériaux et la chimie. 100 000 emplois directs nets ont été créés en 20 ans par ces nouvelles productions renouvelables, soit 5000 emplois nouveaux supplémentaires qui sont développés annuellement dans les territoires. Et autant d’emplois sont encore attendus d’ici 2030/2040. Un doublement de la contribution de l’économie bio-sourcée est ainsi visé en France dans les 20 à 30 ans à venir pour répondre aux enjeux du climat et de la transition énergétique, et ceci dans une perspective où 10 milliards de terriens vivront alors sur notre planète, contre 7,3 milliards actuellement.
Pour atteindre des objectifs biosourcés aussi ambitieux, une nouvelle feuille de route doit prendre le relais des politiques pionnières françaises qui furent engagées dès les années 2000 : plan biocarburants, plan biocombustibles, plan chimie du végétal et premier plan bois construction-environnement. Ainsi, parmi les nouvelles priorités qui sont désormais devenues incontournables, l’accent doit être mis sur…
-La prise en compte des « externalités socio-économiques » positives de la bioéconomie (carbone, emploi, balance commerciale, risques…) dans les arbitrages publics, dans les Analyses de Cycle de Vie (ACV) et dans les Etudes d’Impact, afin de conforter les critères de compétitivité des bio-filières et leur valorisation dans une logique durable.
-Le développement d’un effort soutenu d’éducation, d’information, de communication et de recherche socio-économiques pour réhabiliter notamment la légitimité de « l’économie industrielle du vivant » dans notre société ainsi qu’aux yeux de l’opinion.
Tel est le sens des principaux engagements que supporte le CLUB des Bioéconomistes, avec les professionnels, les spécialistes et les journalistes qui y adhèrent depuis 2012.